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pas faite pour ses plaisirs creux et puérils. Les hommes qui me débitaient, entre une valse et un quadrille, les mêmes banales galanteries, m’excédaient ; je leur trouvais à tous une suffisance ridicule, au moindre mot aimable qui m’échappait, et quand j’essayais sur eux le moindre jeu de dédain, une humilité plate et nulle.

Avec moins de tendresse de cœur, j’aurais pu m’accommoder de cette agitation à vide, de cette exhibition saluée par tant de flatteries ; mais si mon imagination seule avait fait les frais de mon penchant pour Julien, l’exemple d’Hermann m’avait familiarisée avec un ordre de choses que je n’avais considéré autrefois qu’avec terreur ; sa hardiesse, stimulant la mienne, avait éveillé en moi des instincts que je n’y soupçonnais pas. J’étais prête désormais pour une chute, mais il me restait trop de délicatesse pour faillir sans amour, et mes accès de larmes n’avaient rien de louable Ces crises de désespoir étaient causées par l’impuissance où je me trouvais de compléter ma vie. Je me voyais entourée de courtisans, mais dans cette foule, pas un ne me paraissait digne de moi. Aussi n’est-ce point parmi eux que je distinguai enfin celui que je crus capable de dévouement et de véritable amour.

Celui-là s’était toujours tenu à l’écart ; notre