Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée

un espoir sur le délabrement de ma santé, et je me repris à la vie avec rage. Je m’indignai de mon rôle de dupe et m’exaltai tellement qu’il fut heureux pour moi peut-être que Julien Deval eût renoncé à sa saison d’Aix afin de ne m’y pas rencontrer. Je compris, aux mouvements désordonnés qui s’emparèrent de moi, comment une femme peut être entraînée aux fautes qui ne lui plaisent pas et contre lesquelles sa nature se révolte, quand elle ne sait pas réagir contre les honteuses inspirations de la jalousie.

Dès ce jour, mon parti fut pris à l’égard d’Hermann. Il s’était fait libre le premier ; il n’avait respecté ni le monde, gui connaissait sa liaison, ni moi, qu’il avait exposée à rencontrer dix fois le jour sa Rosa Rentz ; une telle conduite me rendait, à moi aussi, ma liberté d’action.

Si la société tolérait ses dérèglements, de quel droit blâmerait-elle le choix que je pouvais faire de mon côté ? L’initiative de la faute venait d’Hermann ; donc il était et serait le plus grand coupable. Voyez, Paule, par quels insensibles degrés je descendais toujours, toujours plus bas ! Une femme subjuguée par le magnétisme de la passion est moins coupable que je ne l’étais en formant ce projet de représailles à froid, sans