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lui permettraient de m’étudier et me feraient regagner dans son ceur la place que j’y avais perdue. Je le trouvai le même qu’à Lyon, toujours prompt à prévenir mes désirs, mais cantonné dans sa réserve habituelle. Il ne comprenait ni la gaieté que j’essayais malgré une timidité extrême, ni mes instances pour qu’il n’entreprit pas sans moi les excursions que ma faiblesse ne me permettait pas encore.

Ce besoin de locomotion me fut expliqué le jour où je croisai sur la route de Marlioz une américaine dans laquelle je vis une figure trop connue, une figure que Julien m’avait désignée et qui avait passé comme un horrible cauchemar à travers tous les rêves délirants de ma fièvre.

Hermann n’avait pu se résoudre à passer vingt-cinq jours loin de Rosa ; il avait bien sacrifié ses affaires, mais non ses affections au devoir de veiller sur ma santé, et je la retrouvais là, toujours en tiers entre mon mari et moi.

Jusqu’alors j’avais considéré cette liaison comme un malheur auquel j’avais participé ; à partir de ce jour, je la trouvai un outrage pour moi. Je me dis (ce qui n’était certes pas), qu’ils épiaient le retour de mes crises, qu’ils fondaient