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ma bouche blêmie, mes yeux agrandis par la fièvre et brûlant sous les paupières bistrées d’un feu âpre et hagard. Déjà inférieure à Rosa par le charme ; je l’étais encore par la perte de ma beauté. Ma tentative eût misérablement échoué.

Je guéris pourtant, je ne sais trop comment. Tant d’angoisses m’avaient épuisée : ce fut l’inertie dans laquelle je tombai enfin qui permit sans doute à ma santé de se rétablir. À peine fus-je convalescente que mon mari éloigna ma mère ; il le fit avec ménagement, mais elle comprit à demi-mot qu’il ne la voyait pas avec plaisir chez lui, et elle retourna au Point-du-Jour qu’elle habitait. Ma pauvre chère mère portait la peine de mes fautes ; c’est à son influence que mon mari avait attribué nos dissentiments intérieurs, et bien qu’il eût pris son parti de notre séparation, il gardait rancune à tous ceux qu’il accusait d’y avoir contribué.

Pour compléter ma guérison, les médecins m’envoyèrent à Aix en Savoie. Les eaux ne furent que le prétexte de ce voyage ; on voulait avant tout me changer d’air et me distraire. Hermann m’accompagna. Je lui sus gré de quitter ses affaires et sa maison pour moi ; je me flattai que vingt-cinq jours de vie en commun