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pre avec la société, et non l’aplomb de me maintenir par une duplicité habile.

Je ne vous dirai pas, Paule, comment ces résistances furent combattues par Julien. À partir du jour où il osa sortir du respect, notre liaison ne fut qu’une suite de discussions, de bouderies, de raccomodements dont l’expansion compromettait plus mes résolutions, que ses colères et ses transports passionnés. Lasse enfin de ne trouver dans l’amour que des émotions si contraires à ce que j’en avais attendu, un soir que Julien me parlait de sa vie brisée par moi, je lui fis honte de ses reproches en lui répondant qu’il me demandait de plus grands sacrifices que ceux qu’il pouvait me faire. Je lui dis que le jour où je manquerais à la foi jurée, je quitterais cette maison ; je lui avouai ma répugnance invincible pour le mensonge en termes si forts, que lui, l’homme hardi, il eut peur de mon audace.

— Ou je serai respectable et respectée, ou je ne serai ni l’un ni l’autre. Il n’y a pas de moyen terme, lui dis-je enfin.

J’avais parlé d’abondance de cœur, sans songer à le faire reculer, sans essayer sur lui une épreuve. C’en fut une très-décisive ; ce fut aussi une leçon pour moi. Devant l’alternative que je