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ment domptée ; un mari léger se fût moqué de mes tentatives et les eût fait échouer dans le ridicule. Mais Hermann était un esprit sérieux pour lequel ces questions étaient importantes, dont les opinions étaient assises et qui professait un grand respect pour toutes les convictions religieuses. Il n’essaya donc pas de protéger sa liberté de conscience en usant de représailles à. mon égard, et il souffrit en silence.

Notre intimité s’altéra. Les espérances qu’il avait fondées sur notre mariage pâlirent l’une après l’autre. Peut-être nous fussions-nous entendus à cette époque s’il nous était né un enfant. Devant son berceau, nos dissentiments religieux se seraient unis dans une commune reconnaissance pour le bienfait envoyé par Dieu, pour cette bénédiction du foyer qui est la consécration de toute union, et le lien le plus fort qui puisse attacher deux êtres l’un à l’autre. Mais je ne méritais sans doute pas d’être mère, et quand le sentiment de mes fautes m’apparut, quand je sentis, qu’en dépit de tous les conseils, l’influence de la femme doit être faite de douceur et non de tyrannie, il n’était plus temps de songer à une réconciliation. Le cœur d’Hermann m’avait-échappé.

Après deux ans de cette lutte, il s’était détaché