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— Oh ! Stéphane, s’écria la comtesse en embrassant son petit-fils, et, par une subite inconséquence, elle ajouta : – Tiens, mon enfant, puisque nous partons pour trois jours, je prie mademoiselle de vous donner congé dès aujourd’hui. Vous sortirez avec elle et ferez les emplettes qui vous sont nécessaires pour votre temps d’études à la Mouldaïa. »

Une heure après, les deux enfants accompagnés de Mlle Mertaud, sortaient en voiture, munis de la note des objets qu’ils devaient emporter à la campagne. Ces notes étaient de nature bien différente ; Arkadi, s’il avait inscrit en tête de son agenda des lignes anglaises pour pêcher dans l’étang, un jeu de crokett et des filets à papillons, avait su joindre l’utile à l’agréable, car il avait mentionné au dessous une nouvelle boîte de compas, quelques bons ouvrages anglais et français, un paquet de fusains et une collection de papier à dessiner.

La liste de Stéphane n’était pas si longue : elle ne contenait que trois articles : une cravache, un chien et un fouet.

« La cravache, passe, dit Arkadi à son cousin pendant que la voiture roulait sur le pavé de la ville, tu as cassé la tienne sur le dos du cocher le jour de l’arrivée de mademoiselle. Mais un chien, à quoi bon, puisque les animaux que tu achètes finissent toujours par te détester ? Tu me diras à cela que tu élèveras mieux