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pliqua Mlle Mertaud, mais je ne saurais traiter avec rigueur de légères fautes qu’il sait réparer. Arkadi, tout étourdi qu’il soit, écoute mes conseils et est sensible à mes reproches.

— N’importe ! s’écria Stéphane, vous ne pouvez nier qu’il soit votre préféré ?

— Je préfère ses qualités à vos défauts, et c’est justice. Puisque vous avez sur votre cousin l’avantage d’être sérieux, il ne tient qu’à vous d’être son égal dans l’estime de tous. Tournez vers l’étude les facultés que vous employez à nous résister à tous ; devenez plus courtois, et comme vous serez alors plus parfait qu’Arkadi, je rendrai justice à votre supériorité. »

Stéphane reprit avec humeur : « Ce n’est pas que je m’en soucie tant… mais enfin ce n’est jamais à moi que vous conteriez de si longues histoires. Vous l’avez tenu hier toute la soirée et il m’a dit qu’il s’était beaucoup amusé.

— Vous aviez préféré descendre au salon…

— Oui, interrompit la comtesse, et il s’y est querellé tout le temps avec le général qui a fini par le remettre à sa place.

— Et quand je suis remonté, mademoiselle n’a pas voulu recommencer pour moi son histoire.

— Vous m’en avez priée d’un ton peu poli ; d’ailleurs, il n’eût tenu qu’à vous de l’entendre. N’aviez-vous pas dit en nous quittant que rien ne vous semblait insipide comme mes contes ?