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rence envers le premier ! quel honneur immérité pour le second !

— Allons, petit démon, gronda doucement M. Carlstone, il vous tardait donc bien de donner un échantillon de votre caractère à mademoiselle ? Vous l’entendez, chère miss, eh bien ! vous le trouverez à chaque instant du jour, prêt à rire de tout et de tous.

— Et de moi-même, convenez-en, monsieur Carlstone, quand pour quelque sottise avérée je m’en suis donné l’occasion. Mais ma visite a un but moins personnel que vous ne le pensez.

— Et comment avez-vous pu sortir ? Mme la comtesse ne doit rentrer qu’assez tard, je le sais, et elle était partie avant moi de la maison Alénitsine. Personne ne s’est donc opposé à….

— Je vous entends. Ce n’est pas ma grand’mère que vous soupçonneriez, eût-elle été chez elle, de m’avoir interdit un devoir de déférence. C’est… mais je n’ai pu être retenu par aucun oukase souverain. Depuis le grand matin, le maison Alénitsine est vouée à l’anarchie, mon cher monsieur Carlstone. Le petit Roi est parti faire une chevauchée du côté de la montagne des Moineaux, et comme en prenant les rênes de son cheval, il a été forcé d’abandonner celles de son gouvernement, je me suis senti la bride sur le cou. J’ai profité de ma liberté pour venir saluer mademoiselle et lui proposer de lui faire les honneurs de Moscou. La journée est à nous ; ma grand’mère