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de ma faute : on va, on court en sifflant un air, on se met sous le nez des chevaux, et patatras ! on donne du nez sur le pavé… Et puis, il faut bien faire des faits divers pour les journalistes ! »

Malgré les recommandations du blessé, le comte Alénitsine crut devoir prévenir sa mère qui vint s’installer à son chevet. C’était une passementière restée veuve et qui paraissait une brave et laborieuse créature. Elle intéressa tout le monde à l’hôtel du Cours la Reine par sa dignité douce et sa simplicité.

Au bout de dix jours, Prosper fut assez bien remis pour pouvoir retourner au logis maternel. Il partait content, d’abord de sa petite aventure qui devait dater dans sa vie, et puis de son maintien sur la liste d’apprentissage de la taillerie de diamants.

Il emportait de bons souvenirs de chacun de ses hôtes, surtout de Tada-Yoci qui l’avait pris en singulière amitié et qui lui avait plu entre tous, peut-être à cause de son type étrange. Les enfants de Paris sont curieux de phénomènes et de curiosités. Ce fut Prosper qui lui arracha le secret de cette discrétion qui fermait les lèvres du Japonais quand il était question de sa famille et des chagrins de l’absence.

« Il est indigne d’un homme, dit Tada-Yoci, de mettre son cœur à nu devant tout le monde. C’est un grand principe au Nipon qu’on doit assez respecter ses sentiments intimes pour ne pas les étaler ainsi.