que le blessé reprit ses sens, ouvrit des yeux effarés et cria par deux fois :
« On me tue ! maman ! maman !… Julie !… »
Après ces cris qui témoignaient du réveil de sa raison encore confuse, il se recueillit un instant et promena autour de lui des regards étonnés pendant que le chirurgien disposait un appareil autour de son bras remis :
« Je suis tombé !… dit-il tout haut. Tiens ! l’hôpital !… Non, c’est trop joli ici… mais alors… Ah çà ! monsieur le docteur, je suis tombé sous une voiture, n’est-ce pas ? Dieu ! que la tête me fait mal ! Est-ce que j’ai quelque chose de cassé dans la tête ou ailleurs ?
— Rien, rien, dit le chirurgien. La tête était solide, elle n’a eu qu’une petite fêlure ; nous avons réparé ça. Mais il ne faut pas vous agiter, mon garçon, soyez sage et vous guérirez vite.
— C’est bel et bon, mais quelle heure est-il ? Il n’y a pas à badiner, il faut que je m’en aille.
— Mon Dieu ! est-ce que ce serait déjà le délire ? demanda tout bas Suzanne au docteur.
— Non, la fièvre n’est pas encore venue, et nous ferons en sorte qu’elle ne vienne pas. Ce garçon est sain et vigoureux ; mais il est inquiet de ne pas savoir où il est… Il pense sans doute à sa famille qu’il doit désirer avertir ! C’est bien cela ? demanda le docteur au blessé.
— Ah ! mais non, mais non, c’est pas la peine de met-