Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous savez, monsieur, lui dit sèchement Eugène, que ce sont là nos conventions.

— Je puis bien payer quelque chose à des gens… comme vous, lui dit Stéphane, mais je n’en accepte rien.

L’ouvrier haussa les épaules et s’abstint de répondre, n’espérant pas corriger ce garçon si sottement hautain ; mais Jules était batailleur en sa qualité de collégien ; il avait été piqué des railleries d’Arkadi, et cette boutade de Stéphane passait la mesure ; aussi lui répondit-il d’un ton vif :

« Des gens comme nous ! Vous en accepterez toujours cela ! »

Et par une gaminerie de collége, il donna à Stéphane un croc-en-jambe qui envoya tomber l’orgueilleux entre deux chaises rustiques dont il écrasa l’une dans sa chute.

Arkadi se précipitait pour défendre son cousin, mais le valet de pied de l’équipage s’élança devant Jules Guillet pendant qu’Eugène ramassait Stéphane et que le comte Alénitsine qui passait par là venait demander :

« Qu’y a-t-il ?

Monsieur Stéphane est votre fils, monsieur ? dit respectueusement l’ouvrier au comte Alénitsine. Je suis fâché à cause de votre qualité d’étranger qu’il ait reçu une leçon de politesse un peu rude, mais il la méritait. Si vous croyez avoir à vous plaindre, voici l’adresse du père de