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— Hein ! dit Stéphane avec hauteur, vous me donnez des conseils, je crois ! je… »

Il ne finit pas la phrase, l’éléphant avait dispersé par terre le reste des gâteaux et avait lancé l’assiette en l’air. Le cornac se rapprocha de l’animal, le flatta, et, prenant sa trompe sous le bras, il le ramena à son poste d’attente.

« Il y a des obligés bien ingrats, dit Arkadi en riant, et des convives auxquels il ne sied pas de faire payer trop cher le repas qu’on leur offre. — Roméo a du caractère : il me plaît. Je vais le prier de me promener ; mais je ne te conseille pas, Stéphane, de monter avec moi sur son dos, il serait capable de t’envoyer rejoindre ton assiette et tu pourrais… oui, te casser en route comme elle. Monte sur le dromadaire ; c’est une bête patiente qui n’entend sans doute que l’arabe et que tu pourras injurier à ton aise. »

Tada-Yoci, Jules et Arkadi s’installèrent sur Roméo, et Eugène alla s’assurer que les ferrures qui ferment le siége étaient solidement agencées.

« Je paye pour tout le monde ! dit Stéphane au cornac.

— Non pas, s’il vous plaît, monsieur, lui dit poliment Eugène, à moins que vous ne nous permettiez de vous rendre après cette politesse. On vend du lait chaud au chalet à côté, et après la promenade…

— Bah ! pas de façons, » dit Stéphane, et il alla choisir