un joli éventail que vous pouvez garder, s’il vous plaît. C’est un éventail de voyage. Voyez ! toute la carte de Yokohama à Yédo y est tracée avec les arrêts et des paysages autour.
— C’est une jolie idée que celle d’un éventail géographique, dit Arkadi ; mais ici les hommes ne se servent pas d’éventail. Est-il vrai qu’au Japon ils aient toujours à la main ce petit meuble que nous laissons aux femmes ?
— Oui, répondit Tada-Yoci, on ne sort pas plus là-bas sans éventail qu’ici sans gants. J’offrirai celui-ci à Mlle Mertaud. »
Au bout d’un quart d’heure, les deux enfants en arrivèrent à se tutoyer sans y prendre garde. Ils fouillèrent tous les bagages du Japonais. Arkadi mania l’encrier en bois de cèdre, à godets, à compartiments, à réservoir d’eau, muni de pinceaux et de bâtons d’encre musquée de diverses couleurs.
Tada-Yoci traça sous ses yeux des caractères japonais en lui apprenant que son alphabet se composait de quarante-huit lettres ; comment il y a cinq sortes d’écriture que tout homme bien élevé doit connaître. Il fit un choix pour Arkadi dans un ballot de papiers qui offrait un spécimen complet de cette fabrication si parfaite au Japon ; il y avait là des papiers de riz souples et brillants comme du satin ; des papiers pelure, très-résistants malgré une légèreté comparable à celle d’une aile de