semble pas à celle dont vous jouissiez à Moscou, il faut que je vous montre ma chambre : nous sommes voisins. »
La chambre du comte était une très-vaste pièce à trois fenêtres ; mais tout son aménagement consistait en un divan-lit et une toilette commune dissimulés derrière une portière en tapisserie dans un coin de cette sorte de galerie qui, du plancher au plafond, était entourée de châssis vitrés contenant des fragments minéralogiques et des curiosités de toute sorte. Des tables surmontées de vitrines chargées de collections de médailles la meublaient dans toute sa longueur.
« Monsieur le comte, s’écria M. Carlstone, quand le comte Pavel eut laissé tomber la draperie qui dissimulait son établissement sommaire, je ne pourrai souffrir d’être si bien quand vous êtes si mal. Veuillez me faire l’honneur et le plaisir de changer de chambre avec moi.
— Impossible. Je dors peu, et j’ai besoin d’avoir tout ceci près de moi pour occuper utilement mes heures d’insomnie. Je n’attache nulle importance à ces choses matérielles. Je dors aussi bien, quand je dois dormir, sur le pont d’un navire ou sur la terre nue que dans un lit tendu de soie… Allons installer nos jeunes gens. Tada-Yoci doit avoir grande envie de leur montrer le dortoir qui est presque son œuvre.
— Le dortoir ! » s’écria Stéphane en rejetant sa tête en arrière par un mouvement hautain.
Le comte Pavel remarqua sans rien dire cette excla-