« Vous ne savez pas encore la signification des mots français que vous employez. On ne doit le respect qu’à ses supérieurs, et Mlle Mertaud… »
Tada-Yoci l’interrompit en répliquant : « Je sais bien…. très-bien la signification du mot respect. Le savoir est la première des supériorités. Mlle Mertaud en sait plus que moi, et dès lors…
— Et la naissance ? et la fortune ? n’êtes-vous pas le fils d’un prince ?
— Eh ! oui, c’est pour cela que je dois honorer ceux qui veulent bien m’instruire. Un savant vaut mieux qu’un daïmio ignorant ! Dans mon pays, on estime avant tous les autres les gens instruits.
— Attrape, Stéphane, s’écria Arkadi. Mon Japonais a rivé leur clou à tes prétentions. Eh ! tu n’es pas le fils d’un prince comme lui. »
On se souhaita le bonsoir sur ce mot que chacun put entendre, et le comte Pavel emmena la brigade masculine dans son pavillon. Comme il l’avait dit, tout y était encombré de curiosités, non-seulement les pièces d’habitation, mais encore le vestibule dont les parois étaient ornées de faisceaux de flèches et de massues de la Nouvelle-Calédonie, et l’escalier dont la cage logeait une pirogue d’écorce et des idoles coloriées provenant de quelque temple hindou.
On trouva dans le vestibule, assis sur une urne cinéraire du temps des Antonins, le valet russe du comte,