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les… agréments que j’ai dits, je ne ferai ni mauvais accueil ni sots compliments à Tada-Yoci. Je ne puis pas trouver laid le fils de l’homme qui vous à sauvé la vie.

— Voilà qui est bien, dit le comte. Veuillez sonner pour le thé. Je vais chercher Tada-Yoci. »

Quelques minutes après avoir quitté le salon, le comte Pavel y rentra, tenant par la main Tada-Yoci.

Le Japonais était vêtu à l’européenne, il portait ce costume avec l’aisance qui caractérise dans les plus petits détails l’esprit assimilateur de sa nation ; mais bien que ses cheveux noirs et drus fussent coupés ras autour de sa tête conique, son origine asiatique était sensible au premier coup d’œil.

Il n’était pas laid, tant s’en faut. Nul type humain n’est laid d’ailleurs quand le flambeau de l’intelligence l’illumine visiblement ; mais il était étrange avec ses yeux longuement fendus en amande, son petit nez à bout arrondi, son front de coupe irrégulière, son teint jaune avivé par deux grains de beauté moins noirs que ses prunelles humides, sa bouche à lèvres d’un rouge brun, entr’ouvertes par un sourire timide derrière lequel brillaient deux rangées de dents un peu aiguës, de la blancheur bleuâtre d’une porcelaine transparente.

Tada-Yoci était plus petit que Stéphane et même qu’Arkadi, dont la stature était élevée pour son âge. L’avantage de la taille que perdait le Japonais à cette comparaison était compensé chez lui par des proportions