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Cette infraction aux rites traditionnels et sa conduite envers moi prouvaient une de ces âmes généreuses qu’on rencontre pour l’honneur de l’humanité dans tous les pays et à tous les degrés de civilisation.

« J’avais pris les fièvres en prison ; je fus admirablement soigné dans mon refuge, d’abord par Kin-qui-ti, ensuite par sa femme O-Kicou qui fut une sœur pour moi. Tous les noms propres japonais ont une signification, car ils les prennent partout où cela leur plaît, dans les trois règnes de la nature. Ce nom O-kicou veut dire : chrysanthème.

« Ma convalescence fut longue ; mais j’étais sans nulle crainte sur la possibilité de me rapatrier dès que je serais guéri, car Kin-qui-ti avait envoyé une jonque commandée par un homme sûr vers le brick que j’avais nolisé, et qui m’attendait sous pavillon hollandais dans les eaux de Nangasaki.

« Pendant mon séjour qui fut de trois mois, j’appris un peu de français à Kin-qui-ti, qui désirait n’être pas étranger à cette langue, et je l’initiai autant que possible à notre civilisation européenne : je donnai aussi des leçons à son fils aîné qui me plaisait entre tous ses enfants, parce qu’il était de ton âge, Stéphane, et qu’il était aimable et doux.

« Toute cette famille s’était tellement attachée à moi que le chagrin fut grand quand le rétablissement de ma santé me permit de songer à prendre congé d’elle.

« — Tu pars, ami étranger, me disait mon petit élève,