duit à la portion congrue d’un peu de riz et d’une jarre d’eau. Point de résident russe par qui me faire réclamer : il n’y en a pas même un en 1873 à Yokohama où l’on trouve des consuls de toutes les autres nations.
« C’en eût été fait de moi sans le passage dans la prison d’un daïmio très-puissant qui eut la curiosité de voir le criminel étranger. Il savait un peu d’anglais : nous causâmes. Il comprit que je ne venais au Japon ni pour faire œuvre de propagande, ni pour lever des plans destinés à faciliter à mon gouvernement des projets d’invasion. Que vous dirai-je ? Il me prit en amitié dans une seule visite, et le lendemain, à la nuit noire, après avoir payé une large rançon à mes geôliers et à l’autorité qui m’avait saisi, il m’emmena dans une litière fermée.
« Les souverains du Japon n’auront jamais connu ni ma prise ni ma délivrance. Les gouvernements absolus sont souvent dupes de ceux qui les servent.
« Mon sauveur dont le domaine est six ou sept fois grand comme mon bien de la Mouldaïa s’appelait Kin-qui-ti. Ce nom semble bizarre comme tous les noms étrangers ; mais je ne le prononce jamais sans attendrissement, tant sa signification est appropriée au caractère de celui qui le porte. Kin-qui-ti veut dire : bon or.
« Le daïmio m’emmena donc dans son domaine, et de peur des indiscrets, il me confina dans la partie la plus reculée de son palais, où ne pénètre que la parenté la plus étroite ; en un mot, près de l’appartement de sa femme.