sonne ne fut oublié, pas même les deux femmes de chambre russes qui vinrent baiser la main du comte Pavel et auxquelles il adressa quelques cordiales paroles ; puis offrant son bras à sa mère, le comte dirigea la caravane vers la sortie.
« Est-ce que tu demeures bien loin ? et comment vas-tu nous brouetter ? lui dit-elle. Ah ! voilà ce qu’on appelle des fiacres. Grand Dieu ! les chevaux sont de véritables alouettes. Est-ce que ça court ?
— Passablement, ma mère, mais vous n’en ferez pas l’épreuve : voici votre voiture. »
Un landau attelé de deux chevaux solides et corrects, mais sans affectation d’élégance, se rangea près du trottoir. La comtesse y monta avec le comte Pavel et les deux enfants. Suzanne et M. Carlstone furent installés dans un coupé de remise par le valet russe du comte, qui l’avait suivi dans tous ses voyages, et celui-ci se logea dans un fiacre avec les deux femmes de chambre, tout heureuses de trouver un compatriote dans ce Paris dont leur cerveau moscovite se faisait la plus fantastique idée. Dans le trajet, en dépit de la réputation de loquacité faite aux femmes, ce fut Vassili qui se montra bavard et celles-ci plus réservées, car elles tournaient la tête d’une portière à l’autre, répondaient avec distraction à toutes ses questions sur ses amis de la Mouldaïa :
« Plus tard, plus tard, frère. Laisse-nous voir Paris. Oh ! comme les maisons sont hautes, et les places pe-