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— Eh ! qu’en faisons-nous donc ici, à votre avis ? un petit loup ?… Fi ! monsieur le gouverneur, — elle nommait ainsi Mlle Mertaud par allusion à sa fermeté toute virile. — Fi ! vous n’avez d’amour-propre ni pour vous ni pour moi. Mais il ne s’agit pas de cela. Voici en quoi consiste mon complot. Je désire vous accompagner à Paris. Qu’en dites-vous ? À l’âge que j’ai, ce voyage m’effraye un peu ; mais si je me trouvais seule ici sans ce bruit de volière jaseuse que font les enfants, je périrais d’ennui… Me conseillez-vous de me risquer ?

— Je suis persuadée, madame, qu’un climat tempéré vous fera du bien. Je suis d’autant plus contente de votre projet, qu’il me permettra de demeurer près de Stéphane.

— Ah ! Stéphane ! où est-il donc ? Le billet de son père lui apporte sans doute une remontrance, car il ne s’empresse pas de venir nous le montrer. Il va bouder, monsieur le gouverneur, s’il vous doit une semonce.

— Lui ! dit Arkadi en entrant, vous vous trompez bien, grand’mère. Il n’y a que moi qui suis mécontent parce que mon oncle ne m’a écrit qu’un petit mot.

— Voyons ! »

Arkadi déplia un petit papier soyeux sur lequel il lut :

« Arkadi est un bon garçon que j’aurai plaisir à voir et à promener et que j’aime d’un cœur de père.

« Je te conseille de te plaindre, s’écria Stéphane en entrant. Au moins ce style est clair, et mon père ne te