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êtes parvenue à exercer sur lui, et combien elle se loue de l’agrément de votre compagnie. Enfin, j’ai besoin d’être initié par vous-même à ces détails de caractère difficiles à déchiffrer pour un père qui n’a pas vécu intimement avec son fils. Vous m’éclairerez, vous me guiderez. L’influence féminine est œuvre de tact, de douceur, et elle vient tempérer à propos la sévérité paternelle. C’est vous dire, mademoiselle, que je compte de près comme de loin sur votre concours dévoué. C’est dans cet espoir que je vous prie d’agréer l’expression de ma reconnaissance.

« Comte Alénitsine. »

Mlle Mertaud porta cette lettre à la comtesse, qui, après l’avoir lue, passa un bras autour du cou de la gouvernante et l’embrassa sur les deux joues, d’un ton demi-fâché, bien qu’amical :

« Méchante Mamzelle ! lui dit-elle, — elle se servait de ce diminutif familier comme un terme affectueux, — il faut que vous m’ayez ensorcelée, car je devrais être en colère contre vous et je n’y puis réussir. Vous en êtes venue à vos fins ; vous m’enlevez Stéphane. Mais écoutez ceci : je vais faire aussi mon petit complot. Voulez-vous en être ?

— Pourvu qu’il ne s’agisse pas d’aller cacher Stéphane au Caucase ou en Sibérie, de peur que ce père terrible ne lui rende le mauvais service d’en faire un jeune homme accompli !…