travers de caractère à part, il méritait des éloges pour son assiduité au travail ; il comprenait et apprenait vîte ; des lectures raisonnées éclairaient peu à peu son jugement. Néanmoins, sans oser détourner les espérances de la comtesse, Suzanne sentait que son élève, pour prendre de saines notions des choses de la vie, avait besoin d’être soumis à une tutelle plus efficace encore que celle de la douceur aidée par la raison.
Ce fut au mois de février qu’une large enveloppe de papier japonais bordée de lignes bleues arrondies aux angles arriva comme un événement à la Mouldaïa. Dans cet intervalle de temps, la comtesse avait reçu d’autres lettres du comte Pavel ; mais elles avaient été écrites dans les villes où son bâtiment avait fait escale, et c’était à Yokohama seulement qu’il avait reçu les bulletins rédigés par Mlle Mertaud.
L’enveloppe contenait deux lettres et deux billets. La plus longue missive, adressée à la comtesse Praskovia, lui arracha force exclamations et de grands soupirs ; la seconde, destinée à la gouvernante, était ainsi conçue :
- « Mademoiselle,
« Je viens de recevoir et de lire, tout d’une traite, l’historique des faits et gestes de Stéphane. Mon premier mouvement est de vous écrire pour vous remercier de la noble franchise avec laquelle vous m’exposez mon devoir.
« Il est très-généreux, m’écrivez-vous, de se vouer aux