je ne retrouverai jamais ton pareil ! » et il alla baiser en pleurant le mufle ensanglanté de l’animal.
« Avant toute autre chose, dit Mlle Mertaud à son élève, comment indemniserez-vous ce pauvre homme ? »
Stéphane regarda sa grand’mère qui, pour la seconde fois, détourna la tête. Il s’irrita toul à coup de cette indifférence inaccoutumée et répondit sèchement : « On lui donnera le prix de son ours ; il n’en manque pas d’autres. à acheter.
— On ?… reprit la gouvernante ; cela veut dire : la comtesse Alénitsine. Non pas, Stéphane. Vous avez commis une faute grave ; il serait injuste qu’elle fût réparée aux dépens de votre grand’mère. Vous disiez hier qu’il ne vous restait que trois roubles de votre mois de menus plaisirs, et certes ce serait insuffisant pour payer l’ours. Je ne vous parle pas du chagrin de cet homme que nul argent n’indemniserait. À défaut de numéraire, vous avez… qu’avez-vous dont vous puissiez vous défaire ? Ah ! j’y suis : vous avez un cheval. Il faut le vendre et payer le bohémien sur le prix. La comtesse vous avancera l’argent, et demain nous enverrons le cheval à Moscou.
— Mon cheval ! me priver de mon cheval ! Grand’mère… mais parlez donc enfin ! s’écria Stéphane en faisant un geste de colère qui gâta ses affaires auprès de la comtesse Alénitsine.
— Il y a une chose plus simple que cette vente à