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nitsine nouveau-né à bénir quand il viendra tout à l’heure faire les prières dans toutes les chambres de la maison seigneuriale, j’ai le cœur tout joyeux ; quand je me dis qu’il y viendra peut-être à temps pour dire les prières des agonisants sur ma jeune maîtresse, j’ai peine à me retenir de pleurer.

— Elle était malade depuis longtemps, la chère âme ! dit une vieille femme ; oui, depuis la perte de ses autres enfants. Ces petits êtres, quand ils meurent, nous attirent après eux dans la terre. Mais qui donc va nourrir le nouveau-né ?

— Oh ! dit le valet, ne savez-vous pas ? Prascovia Stepanovna a déjà fait appeler à la maison seigneuriale toutes les jeunes mères dont les enfants ont cinq ou six mois. Il y a Marva, Hulana, Vera et Martochka et d’autres encore que les médecins choisiront ; celle que l’enfant trouvera à son gré sera la nourrice et quand elle l’aura élevé, on donnera la liberté en récompense à elle et à son mari.

— Et l’on n’a pas pensé à moi ! dit une jeune femme piquée. J’aurais porté aussi bien que Marva et les autres le diadème byzantin et les belles robes de nourrice, et personne mieux (que moi ne sait endormir les enfants par de belles chansons.

— Il est encore temps, dit le valet ; cours à la maison seigneuriale, ma sœur. Tu as autant de chances que les autres, et si tu plais à l’enfant, je ne sais ce qu’on ne te