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en y ajoutant sa moralité. Est-ce qu’il n’est pas aussi honteux à un jeune homme qu’à un pêcher de n’être bon à rien ? que penseriez-vous d’un jardinier qui eût exécuté votre sentence s’il s’était agi d’un autre être que d’un arbuste ?… Que diriez-vous d’un gouverneur qui, à la place d’un homme civilisé, vous rendrait une brute ?

— Vous avez raison, quant au savoir, répondit vivement Stéphane après avoir réfléchi. Je travaillerai désormais, car j’aurais horreur d’être un sot ; mais me soumettre, obéir… cela me serait impossible ! Je saurai me diriger moi-même.

— Mon enfant, lui dit la gouvernante, l’avez-vous su jusqu’ici ? et d’où vous vient votre meilleure résolution si ce n’est dans la leçon que l’aspect de ce pêcher vous a donnée ?

— Je ne suis pas un pêcher, » répliqua Stéphane qui coupa court ainsi à la conversation.

Cependant Stéphane tint parole : de ce jour data pour lui l’adoption d’un nouveau genre de vie ; il s’appliqua à ses études, y prit goût par conséquent ; mais il resta tout aussi fidèle à la réserve qu’il avait faite dans son entretien avec sa gouvernante.

Les heures de travail passées, il commandait à tout le monde à la Mouldaïa aussi bien qu’à Moscou, s’irritait avec autant d’âpreté qu’auparavant de la résistance que lui opposait Mlle Mertaud, et entraînait parfois Arkadi dans des escapades que celui-ci regrettait ensuite,