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culait qu’avant trois mois Charvaud serait ruiné, parce qu’il n’est pas déjà très bien dans ses affaires, et Agnès ajoutait qu’il y avait moyen d’aider à ce plongeon. Ils parlaient d’un concurrent ; mais ne faut-il pas que tout le monde gagne sa vie ! et n’y a-t-il point place à Tournus pour plusieurs drapiers ? Voilà ce que je pensais, car je n’ai pas soufflé mot ; j’étais en peine pour ce pauvre Charvaud qui est brave homme, et dont la femme est allée à l’école avec moi, Voilà tout ce qui m’a été sensible chez ton beau-frère, et tu vois, Claude, que ni lui, ni Agnès n’a cherché à m’offenser.

— Tiens ! s’écria Claude Franchet en frappant du plat de la main sur la table, veux-tu que je te le dise : Joseph Tailland est un méchant homme, un accapareur, un égoïste, et il a rendu ma sœur pareille à lui, Oser se vanter de ruiner Charvaud !… Quel malheur de n’avoir pas pour faire Je bien les moyens de Tailland pour faire le mal ! Si j’étais riche, je soutiendrais Charvaud ; je l’aiderais, d’abord parce que c’est un bon garçon, et ensuite pour faire enrager Tailland. Ah ! oui, l’on verrait, l’on verrait du changement si j’étais riche. »

La voix de Jeannette monta jusqu’à eux, claire et vibrante :