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grimpé ses marches à quatre pattes, et même je me suis fait une bosse au front un jour où j’ai dégringolé, N’y a-t-il pas aussi quelque part un bonhomme de bois taillé dans un mur ?

— Pas dans un mur, dit Philibert en conduisant sa cousine vers la grange ; c’est là, sur ce gros poteau qui soutient le toit. Et ce bonhomme, comme lu l’appelles, avait le même nom que moi. C’était un Franchet à qui cela n’a pas porté bonheur de quitter la Teppe aux merles ; il est mort bien loin d’ici,

— Et tu ne veux pas la quitter, Loi, la Teppe aux merles ? lui demanda Rosalie.

— Non, jamais, excepté comme papa a fait, pour son service militaire », répondit Philibert.

Rosalie regarda autour d’elle : de la grange voisine, une bonne, odeur de foin s’exhalait, Sous les derniers rayons du soleil couchant, la grande cour était gaie avec les pampres et le balcon de sa façade sur l’appui duquel un chat dormait entre deux pots de sédums à branches terminées par des sommités de fleurs roses ; les poules gloussaient dans la basse-cour, et les deux vaches, menées par Françoise, s’en allaient sagement boire à la mare sur laquelle voguaient une douzaine de canards. Les arbres du verger envoyaient par-dessus le mur des