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« Maman, je sais ma fable, pas seulement les trente lignes que tu m’avais marquées ; j’ai fait la grande mesure, je la sais tout entière. J’ai pensé que ma poupée en serait plus belle. Oh ! montre-la-moi tout de suite, veux-tu ?…

Ah ! ma pauvre petite, répondit Madeleine Franchet, je suis peinée de te désappointer, mais je n’ai pas rapporté ta poupée. Ce n’est pas faute de bonne volonté ; c’est que j’ai été tourmentée par un gros mal de tête, et je n’ai plus pensé à ce que je t’avais promis. Ce sera pour la prochaine fois que j’irai à Tournus. »

La figure de Reine s’allongea, et elle sentit à ses yeux des picotements qui l’obligèrent à se les frotter du bout de ses doigts. C’était bien la peine d’avoir tant étudié toute la journée ! Mais en entendant son père s’inquiéter de ce mal de tête dont maman avait souffert, elle comprit que ce serait d’un mauvais cœur de se plaindre et elle tâcha de passer tout doucement son chagrin ; il fut ravivé tout à coup par ces mots que Philibert lui dit d’un ton de mauvaise humeur :

« Voilà bien les petites filles ! Rien ne leur tient plus au cœur que leurs poupées. C’est donc là tout ce que tu avais à demander à maman dès son retour de Tournus ? »

Il était tout à fait mécontent, Philibert, de