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et aussi pourquoi Jeannette grondait après toi et disait que maman ne serait pas contente.

— Voyons, reprit Claude Franchet, si tu es aussi intelligente que tu l’assures. Je l’ai appris à quoi se sont appliqués tous nos vieux Franchet d’autrefois. Tire tes rapports… Eh bien ? »

Reine resta pensive un moment ; puis elle battit ses mains l’une contre l’autre, et s’écria :

« J’ai trouvé ! Tu veux cultiver ce qui reste de teppe… Mais, papa, ajouta-t-elle d’un ton moins enthousiaste, crois-tu que tes anciens aient trouvé autant de roc sur l’autre sol qui descend en plaine ?

— Bien sûr que non, en voilà une raison, répondit Claude Franchet un peu contrarié. Tu parles comme ta mère qui croit que tout le dessous de la côte est rocaille et qui dit que je perdrai mes peines à défoncer ces rocs. Pourtant tu vois qu’il y a de la terre, et bien profond, sous celui que j’ai arraché. Ces trois hectares plantés en vigne produiraient plus que toute la propriété ne fait maintenant ; mais il y en a du travail à changer la face du sol ! Il faudrait dix ouvriers pendant des mois et des mois, et que d’argent à dépenser ! Ta mère ne veut pas entendre parler de cela, et de l’argent nous n’en avons guère, ayant à payer chaque année à la