Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour faire d’une terre sauvage une propriété de rapport. J’aurais été curieux de savoir à quelle époque mes anciens ont commencé à défricher la teppe ; mais autrefois, les paysans ne savaient pas lire, et les registres des paroisses étaient bien mal tenus ; mais il est certain qu’en 4745, les Franchet de la Teppe aux merles prospéraient, puisqu’ils ont fait construire alors les granges, trop grandes maintenant pour mes récoltes, et le grand portail de la cour qui porte cette date sur la pierre gravée de son linteau.

— Ils étaient donc plus riches que toi, papa, puisqu’ils récoltaient davantage ?

— Oui ; le champ de la Thibaude leur appartenait et aussi une partie du clos que le docteur Hoisel a acheté ; il a vu cela dans les archives du notaire, et il me l’a dit.

— Et pourquoi les Franchet ont-ils vendu ces terres ? demanda Reine.

— Comment le savoir ? Sans doute par suite d’un partage après la mort du père. Il y a eu des Franchet qui n’aimaient pas la culture, témoin le père à ton oncle Pétrus qui s’en est allé faire du commerce à Tournus. Mon grand-père, dont les souvenirs remontaient loin, était fort pour raconter tout ce qu’il avait vu et entendu dire des siens. Voilà comment j’ai su que le