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vous, not’maître. L’écurie est nettoyée ; j’y ai semé une litière neuve ; j’ai haché des orties pour les dindonneaux, et j’ai cuit au four le pain que Mme Franchet a pétri hier au soir ; ce qui fait que je vais me reposer en filant sur le pas de la porte, tandis que si vous avez peiné pour finir votre labour à midi, m’est avis que c’est pour monter ensuite à la teppe vous casser es reins à tirer quelques Trocs, pendant que votre femme n’est pas là pour vous en empêcher. »

Sans se fâcher, Claude Franchet répondit :

« Tes choux et ton lard seront froids, Jeannette, si tu te mets à me faire des remontrances… Et toi, Reine, as-tu bien travaillé ce matin ?

— Papa, il faut tout vous dire ? c’est qu’il y a du joli… et du moins joli dans ma conduite !

— Bien sûr, il faut tout me raconter, reprit Claude Franchet en considérant avec plaisir la petite figure brune penchée vers lui. Un papa doit tout savoir ; d’ailleurs, je ne suis pas terrible.

— Eh bien, papa, dit Reine en baissant les yeux, j’ai mal commencé ma journée… en pleurant de voir partir Philibert. Ce n’est jamais mon tour d’aller à Tournus. Et puis j’ai com-