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assez large pour trois personnes, ils avaient obtenu de s’établir à l’intérieur, Rosalie sur sa valise, et Philibert sur un amoncellement de paniers vides. Absorbée par le soin de conduire et peut-être aussi par ses préoccupations, Mme Franchet ne retourna pas la tête en arrière une seule fois pendant que Philibert faisait à sa cousine les honneurs du paysage, lui nommant l’un après l’autre les groupes dé hameaux disséminés dans les prairies de la vallée ou montant vers le plateau à la lisière des vignobles.

« Peut-on voir votre maison ? Montre-la-moi, disait Rosalie chaque fois qu’un toit de briques ou d’ardoises se dessinait sur un fond de feuillage.

— Pas encore, disait chaque fois Philibert. Ceci est Le Villars. » Et plus loin : « Nous ne sommes qu’à Farges.

— Eh bien, reprit Rosalie pendant que la jardinière traversait la grande rue de ce village et que Madeleine Franchet échangeait un salut cordial avec chaque vieille femme occupée à filer sa quenouille devant sa porte, eh bien ! puisque vous êtes de Farges, votre maison doit être une de celles-ci. Dis-moi laquelle, car je ne m’en souviens plus du tout.

— Attends un peu », dit Philibert.