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tous deux gardèrent les moutons en idée, sautèrent des ruisseaux, cueillirent des mûres jusqu’à s’en barbouiller, dénichèrent des œufs, surveillèrent au four la cuisson de la galette, gaulèrent des noix, en un mot, jouirent en imagination de tous les plaisirs de la vie champêtre.

Pendant ce temps, le dialogue à voix basse de Madeleine Franchet avec son cousin se poursuivait. Au moment où Rosalie s’amusait du récit des prouesses équestres de Philibert sur un poulain de deux ans, Pétrus Franchet répondait à sa visiteuse :

« Oui, je comprends votre crainte d’un faux espoir donné à votre mari. Claude a la tête vive, et ce serait un coup trop dur pour lui s’il était trompé après s’être figuré… Écoutez, puisque vous craignez que Claude ne se monte la tête, ne lui disons rien avant d’être bien sûrs, Donnez-moi le numéro de cette valeur, et j’irai consulter à Mâcon le banquier V**, qui connait toutes ces choses de son état et à qui l’on peut avoir confiance,

— Merci bien, Pétrus ; mais comment me préviendrez-vous ? Ce qui m’occupe surtout, c’est la tranquillité d’esprit de mon mari. Voyons, comment m’aviserez-vous de la vérité ? »