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« Ah ! te voici, et pourquoi si tard ?

— Va, ce n’est pas ma faute ; répondit Philibert après avoir embrassé la jolie blondinette qui sautillait autour de lui, sans remarquer qu’elle piétinait son livre d’étude. *

— Je vais dire bonjour à ma tante », reprit Rosalie, puis après avoir fait quelques pas en avant, elle ajouta : « Non, je crains de la déranger. Elle cause bien sérieusement avec papa, et tout bas… Ce sera pour tout à l’heure, quand ils auront fini. Dis-moi en attendant ce : que ma cousine Reine l’a dit pour moi. Et pourquoi ne vient-elle jamais à Tournus ? Est-ce toujours bien joli, chez vous ? Y a-t-il de belles fleurs ? Tu sais, je me souviens à peine de votre maison. J’étais si petite quand j’y suis allée ! Je n’avais que cinq ans. »

C’était à l’époque de la mort de sa mère que Rosalie avait passé quinze jours chez ses parents de Farges et, quoique ses souvenirs de ce temps-là fussent un peu confus, elle en gardait une impression de liberté au large des champs et un désir de la renouveler que Philibert accroissait de temps à autre par ses descriptions. Ce jour-là, il ne manqua pas à son rôle habituel, et tout en picorant à la façon des moineaux gourmands le chasselas du panier,