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à quatorze ans presque toute sa croissance. Sa grosse figure était encadrée dans des cheveux frisés à la façon des caniches, depuis que les vacances leur avaient permis d’esquiver la tonte réglementaire du lycée ; elle ne gagnait à cet ornement naturel qu’une ressemblance avec une tête dé mouton mérinos : c’était le même air endormi, les mêmes yeux à regards émoussés et la même absence de menton.

En se rappelant que ce grand garçon suivait la même classe que son fils, Mme Hoisel s’’expliqua la sévérité de celui-ci à l’égard de son compagnon d’études. Jacques devina sans doute l’idée de sa mère, car il cacha une malice sous la question suivante :

« N’est-ce pas, maman, Eugène Tailland ne ressemble pas du tout à son cousin Philibert Franchet ? »

Ce fut Mme Tailland qui répondit avec orgueil :

« Pas du tout ; je suis bien flattée que vous le remarquiez. Philibert aurait besoin d’être mis en ville, dans quelque pension, pour se dégourdir, Il est tellement gauche !

— Mais pas du tout ! s’écria Jacques, pendant que Mme Franchet disait à sa belle-sœur :

— Que Philibert sache lire, écrire, calculer ;