Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA
TEPPE AUX MERLES




I


Jamais foire de septembre n’avait été aussi belle à Tournus que celle de cette année-là. Dès l’aube, les rues paisibles de cette petite ville mâconnaise avaient été envahies par la population des villages voisins, précédée par la clientèle plus lointaine du Charolais et de la Bresse qui se coudoyait au foiral.

La foule était encore plus bruyante sur la place du Marché où s’amoncelaient cages à volailles, corbeilles de fruits et de légumes, pyramides de livres de beurre étalées sur des feuilles de choux. Les ménagères citadines allaient et venaient entre les rangs pressés des Bressanes à large chapeau de dentelle noire orné d’une chaîne d’or, et des Mâconnaises de la région