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railles de son oncle. Elle espère en être quitte sans rien devoir à personne.

— Si je me suis trompée sur son compte, » dit tante Paule avec confusion, « je demande à réparer ma faute en lui payant son costume de deuil et en le confectionnant moi-même, Anna m’aidera. Mais quel besoin avez-vous de Cadette Destos et de ce panier de provisions ?

— Excusez-moi, j’ai deux lettres à écrire en Espagne, » répondit grand-père en s’acheminant vers son bureau.

Je le suppliai de nous apprendre ce qui s’était passé aux Effraies ; il vit bien qu’il n’y avait pas là une curiosité banale, mais chez moi un vif intérêt pour Andrésita, et chez tante Paule, qui n’osait le questionner pour sa part, un désir réel de réparation morale.

« Mes enfants, » nous dit-il, la nature humaine dont on dit tant de mal, moi tout le premier, a pourtant des grandeurs qu’on trouve à révérer jusque dans les âmes les moins cultivées. Je ne sais ce qu’est Andrésita ; je ne pourrai juger de son passé que si je reçois des réponses aux lettres que je vais écrire à l’alcade et au curé de son village ; mais j’affirme