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Ce fut à Marion que grand-père adressa la parole lorsqu’elle apporta le café, et pour lui commander d’aller chercher Cadette Destos. C’était une journalière, une vieille femme qui louait ses services pour les lessives et qui, au besoin, remplissait l’office de garde-malade et se chargeait d’ensevelir les morts.

« Quand vous l’aurez avertie, » dit grand-père à Marion, « vous préparerez un panier de victuailles, tout ce qu’il faut de nourriture et de vin pour deux femmes pendant vingt-quatre heures. »

Lorsque Marion fut sortie, grand-père m’adressa une question inattendue :

« Combien faut-il de mètres d’étoffe noire en laine, solide mais grossière, pour faire une robe de femme en y ajoutant un capuchon à mantelet ? »

Pendant que je calculais l’aunage, il tira de sa poche un petit sac de peau et le vida sur la table. Il en tomba trois ou quatre pièces d’or, quelque monnaie d’argent et quatre ou cinq francs en billon.

« Voilà, » dit-il, « toute la fortune d’Andrésita, de quoi payer son deuil et les funé-