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fret où je gardais les bijoux simples et peu nombreux de ma mère, par la raison que mon sommeil profond aurait pu permettre à l’Espagnole de s’introduire dans ma chambre pour me les voler.

Quand il fut bien prouvé qu’il ne manquait pas une épingle dans la maison, tante Paule ne put se résoudre à abdiquer ses soupçons ; elle échafauda tout un nouveau roman qu’elle me communiqua dans ces termes :

« Elle se sera contentée de prendre les empreintes des serrures pour revenir la nuit prochaine avec les gens de sa bande. Sûrement, elle n’était pas seule avec l’Espagnol qui est mort aux Effraies. Son insistance à appuyer sur ce fait pour nous rassurer prouve le contraire. Le vieux donjon gardant un air de château, ils se seront figuré qu’il y avait là un bon coup à faire. Puis, la mort de l’Espagnol, - le chef de la bande peut-être, - les aura déroutés. La fille a tâché, par ses cris, de tirer parti de façon ou d’autre de cet incident. Vous vous êtes laissé prendre à ses belles paroles ; je ne les comprenais pas ; mais, les eussé-je entendues, que je me serais piquée de rester