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Et, comme je m’approchais avec empressement, il ajouta :

« Elle se nomme Andrésita. »

J’allai vers l’étrangère, qui, jusque-là, n’avait paru rien entendre et qui tressaillit quand je lui pris la main pour lui souhaiter la bienvenue, l’assurer de notre sympathie et la prier de se restaurer. Elle me regarda, et je vis se fondre dans une expression de surprise reconnaissante cet égarement de ses yeux qui m’avait été si pénible. Puis, elle embrassa d’un coup d’oeil toutes les physionomies qui l’entouraient et elle murmura :

« Je suis donc enfin chez des chrétiens, chez de bonnes gens !

Oui, Andrésita, » lui dit mon grand-père. « Vous êtes de plus chez un magistrat auquel vous pourrez porter vos plaintes si vous en avez à faire, et qui soutiendra votre cause si elle est juste. »

L’Espagnole secoua la tête et répondit d’un air sombre :

« On vous a raconté les faits tels qu’ils se sont passés, Monsieur. S’il y a eu mauvaise intention, ce n’a pas été jusqu’à l’idée de