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qui parle sa langue rassurera un peu cette malheureuse fille. »

J’avais à peine eu le temps de transmettre à Marion les ordres que j’avais reçus, que tante Paule descendit. Je lui contai ce qui s’était passé aux Effraies, et nous allâmes ensemble nous assurer que la chambre jaune était en état de recevoir un hôte pour la nuit. En entendant s’ouvrir de nouveau la porte de la rue, nous courûmes toutes les deux au-devant de l’étrangère.

Je m’étais figuré, d’après les paroles de M. de Capmont, que c’était une enfant. Je fus donc surprise d’apercevoir une jeune fille d’apparence plus âgée que moi.

Ce n’est pas qu’elle fût grande et forte, loin de là : sa figure have, ses bras maigres sortant de manches en lambeaux, devenues trop courtes, ses pieds nus et grêles auraient pu la rajeunir de quelques années, si les lignes accentuées de sa physionomie, et son front déjà coupé d’une ligne perpendiculaire entre les deux sourcils, n’eussent été d’une femme faite.

Malgré les encouragements que grand-père