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homme chez lequel venait d’avoir lieu un événement aussi cruel que celui d’une mort subite.

Grand-père avait pris son menton dans sa main, par ce geste familier qui dénotait chez lui la réflexion. Je profitai de cet instant de silence pour m’avancer.

Aussitôt M. de Capmont me salua avec la grâce dégagée d’un homme du monde qui n’a d’autre souci que celui de maintenir sa réputation de courtoisie.

« Mademoiselle Desbray, si je ne me trompe ? » dit-il à mon grand-père d’un ton interrogatif.

« Oui, ma petite-fille… Anna, monsieur le baron Roger de Capmont. »

Telle fut la brève réponse qui lui fut faite d’un air préoccupé.

« Mademoiselle, » me dit le visiteur du même ton aimable, « rien qu’à vous voir il est facile de juger que les inquiétudes de M. Desbray au sujet de la délicatesse de votre santé n’ont plus de raison d’être et qu’il ne se privera pas plus longtemps de…

— Ce n’est pas de ceci qu’il s’agit ce soir,