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arrière, n’osant les déranger en me présen- tant trop vite.

« Vous auriez dû, Monsieur, » disait grand-père, « empêcher vos gens de faire cette imprudente, cette coupable gageure.

Eh ! Monsieur, » répliqua M. de Capmont avec un peu de raideur, « je n’ai pas l’habitude de m’immiscer chez moi dans les plaisanteries plus ou moins heureuses qui se font à l’office. Mon valet de chambre m’avait demandé la permission d’y faire diner ce soir cet étameur ambulant qui avait établi sa carriole au bout de mon avenue, et qui avait, je crois, réparé aux Effraies quelques ustensiles de cuisine. De chez moi, j’ai entendu cet invité de mes gens racler de la guitare et chanter des airs catalans d’une voix enrouée. Ce pauvre diable, payant galamment ainsi son écot, j’ai commandé qu’on le régalât ; mais je ne l’avais mème pas aperçu avant le moment où mes gens sont venus me chercher, effrayés d’avoir vu tomber cet homme comme une masse après son exploit stupide d’avaler deux grands verres de cognac. J’ai même cru d’abord qu’ils m’en imposaient. La sobriété