Page:Blandy - La Benjamine.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

Paris. Donnons-nous le luxe de le reprendre à Montserrou. »

Il me disait le plan du libretto afin que je pusse donner aux mélodies leur juste expression. J’ouvrais mon piano ; je partais sur l’ouverture et ne fermais le cahier qu’après l’accord final. Aux entr’actes, nous causions et tante Paule nous disait parfois :

« Quels fous vous faites, autant l’un que l’autre ! Voilà que vous parlez du jeu des acteurs maintenant, et de la cavatine mal accentuée par la première chanteuse ! Vous me faites tourner la tête avec vos fantasmagories. »

Je lui demandais :

« Est-ce que je vous ai ennuyée, tante Paule ?

— Du tout, mais vous êtes tous les deux bien enfants. Je demande pardon à mon père de ma franchise. »

… Je me rappelais toutes ces scènes et tant d’autres détails encore qui me prouvaient combien j’étais aimée de ces deux êtres chers. Aimée, non pas lâchement, selon l’expression de grand-père, non pas en flattant les défauts