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comprends-tu, Paule ? Je veux enrichir Anna autant que possible pour qu’elle ne se trouve pas moralement ruinée si quelque bonheur lui manque. M’entends-tu ? »

Tante Paule baissa la tête en soupirant ; elle n’était qu’à demi convaincue. Mais elle adhéra à tout, même à ces conversations qu’elle n’entendait point, lorsqu’il eut été convenu que deux après-midi par semaine lui seraient attribués pour qu’elle fit de moi une bonne ménagère.

À partir de ce moment, j’avais eu l’inspection de la lingerie ; puis, les mardis et les vendredis, j’avais confectionné le dîner de la maison, surveillée, conseillée par tante Paule et par notre cuisinière Marion qui poussait des cris de paon à chacune de mes maladresses.

Grand-père exigeait de moi beaucoup de travail ; mais il variait assez mes études pour les rendre toujours intéressantes. Je comprenais maintenant l’utilité de tous ces devoirs qu’il m’avait imposés pendant des années. Je commençais mème à jouir du fruit de mes travaux, par le goût que je trouvais à apprendre des choses nouvelles ; mais il y avait