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Montserrou, et je disais : « Déjà ! » quand je voyais atteler la voiture.

Nous partions par la route en zigzag qui contourne les pentes du coteau de Palommiers ; nous perdions de vue et nous dominions tour à tour notre petite ville, toute rouge par ses toitures et ses constructions en briques, et entourée de la ceinture verdoyante de son esplanade dont le demi-cercle est coupé droit à ses deux extrémités par la ligne bleue de la Varèze, la rivière de notre vallée.

Je rentrais à la maison, la main droite chargée d’un bouquet de fleurs sauvages, un panier de fruits à l’autre bras. Grand-père écoutait le récit de ma journée et m’embrassait en me disant :

« La promenade t’a fait du bien. Tu me rapportes aussi des fleurs sur tes joues.

Je me revis ensuite plus âgée de deux ou trois ans, ayant passé des gâteries maternelles de tante Paule sous la direction de grand-père. Il court par le monde une phrase toute faite sur la piteuse éducation que les grands-pères donnent à leurs petits-enfants, pour leur être trop tendres. Si l’exception justifie en toutes