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LA BENJAMINE



I.


Je venais de remporter ce soir-là un de ces petits triomphes qui sont si doux aux jeunes filles, et plus doux encore, s’il se peut, à leurs parents. J’avais joué passablement, à première vue, un morceau de musique arrivé pour moi par le dernier courrier. C’était cette Marche funèbre d’une Marionnette que Gounod a empreinte d’une si fine ironie et dont les notes piquées sautillantes portent un deuil pour rire et se lamentent en gambadant.

Après le dernier accord, j’imprimai un mouvement de rotation à mon tabouret de piano pour juger de l’effet produit sur mon auditoire qui se composait de mon grand-père et de ma tante Paule, et je leur vis échanger