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CHAPITRE V

LE CHÉTI PÉTRUS ET LA BÊTE À BON DIEU. — PORTE CLOSE. — PAR LE TROU DE LA HAIE. — LES CONSEILS DE LA VIEILLE HÔTESSE.


Ce qui manquait à Paul, il ne pouvait lui-même dire ce que c’était ; il ne s’en rendit pas compte tout d’abord. Contre ses habitudes lyonnaises, c’étaient à Uchizy ses heures d’étude qui passaient vite, et ses heures de récréation qui s’écoulaient lentement. Alice ne comprenait rien à l’inertie qui jetait son frère à terre sur le gazon pendant qu’elle arrosait ses fleurs dans le coin du jardin qui leur avait été abandonné, ni à ses éternels bâillements, ni encore aux récits qu’il lui faisait des bonnes parties de barres du lycée et des hauts faits de ses copains.

Ce ne fut pas dans les premiers jours, mais peu à peu que ce malaise d’esprit gagna le jeune garçon, et il ne sut le définir dans son for intérieur qu’au bout de plusieurs mois. Ce qui lui manquait, ce n’était pas quelque chose, c’était quelqu’un. Il avait besoin d’un ami et n’en trouvait pas à Uchizy qui lui convînt.

Philibert Chardet n’eût pas été perspicace s’il n’eût deviné avant son neveu les causes de l’ennui dont celui-ci