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Paul et l’oncle Philibert durent répliquer à ce récit par un autre qui apprenait à M. Demaisy tout ce qui s’était passé aux Ravières depuis douze ans.

Après avoir exprimé sa reconnaissance aux Chardet, M. Demaisy ajouta :

« Je vois bien que je devrai me fixer dans ce pays-ci, car il y aurait ingratitude noire à éloigner de vous mon neveu. Je tâcherai de trouver à acheter une propriété dans votre commune.

— Ce sera facile, dit l’oncle Philibert, qui pensa seulement alors à raconter à ses élèves que la famille Courot était obligée de se retirer dans son domaine de Chardonnay, parce que les dettes faites par Pétrus et sa mauvaise conduite avaient ébranlé la fortune de son père. Celui-ci avait même été obligé d’expatrier son fils, de peur de le voir s’abaisser jusqu’à des actions déshonorantes.

— Et nous prendrons avec nous Jean-Louis, qui a été amputé d’un bras pendant le siège de Paris, dit Vittorio.

— Nous prendrons toute la famille du sabotier, dit M. Demaisy. On n’est jamais trop de braves gens ensemble, et l’on doit l’hospitalité à qui a su l’offrir. »

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L’arrivée du train à Uchizy mit un terme à ces projets, et, pendant un quart d’heure, les baisers s’échangèrent sans que les gens des Ravières remarquassent M. Demaisy. Il se tenait discrètement à l’écart, afin de ne pas troubler, par le voisinage d’une figure inconnue, les premières effusions d’une arrivée.

Enfin Vittorio, qui passait des bras de tante Catherine dans ceux de son parrain et qui savait garder tout ce temps-là dans une de ses mains la main d’Alice, songea qu’il avait à présenter son oncle ; mais, au même moment, Paul Thonnins